mardi 20 décembre 2016

Fugues


Fugue à 2 - Mardi 02/11/2016 avec O. Salon


Fugue en langue parlée
Dialogue entre un homme et son reflet dans le miroir
Moi, je te vois




Moi, je te vois
Je te dis que je te vois




Je te dis aussi que je te vois
Et je vois aussi que tu me vois
Et je vois aussi que tu me vois




Facile !
Non, pas si facile que ça.
Parce que dès que j’ouvre la bouche,




J’ouvre la bouche aussi
Tu me suis.




Non : tu me suis.
Tu me suis.




Tu me suis.






Non, ça ne marche pas comme ça.




Non, ça ne marche pas comme ça.
Recommençons.




Recommençons.
Tu me suis.




Je te suis.
Ou bien…




Ou bien…
Je te suis.




Tu me suis.
C’est déjà plus cohérent.
C’est déjà plus cohérent.
Mais est-ce conforme à la réalité ?




Mais est-ce conforme à la réalité ?
La véritable question est :




Où est la réalité ? Telle est la véritable question.
Au fond,




Au fond,
À chacun sa vérité




À chacun sa vérité
On croit toujours que




On croit parfois que
Tu répètes tout ce que je dis




Tu répètes tout ce que je dis
Ou que je répète tout ce que tu dis




Ou que je répète tout ce que tu dis
Mais en réalité
Mais en réalité
J’ai mon libre-arbitre




J’ai mon libre-arbitre
Bref,




Bref,
Nous avons notre libre-arbitre




Nous avons notre libre-arbitre
Nous pouvons user de notre détachement




Nous pouvons user de notre détachement
Tiens, écoutez




Tiens, écoutez
Je vais commencer à dire tout




Je vais commencer à dire tout
ce qui me passe par la tête




ce qui me passe par la tête
On y va ?




Allons-y !
Tout à l’heure j’étais au phare




Tout à l’heure j’étais au phare
Je voulais commander un far breton




Je voulais commander un far breton






Ben, ben, ben, tu as dit la même




Ben, ben, ben, tu as dit la même
chose que moi !!!




chose que moi !!!
Forcément !




Non, pas forcément !
Bon, pas forcément.




Forcément.






Recommençons.




Recommençons.
Chacun doit s’abstraire de l’autre.




Chacun doit s’abstraire de l’autre.
Allons-y !




On y va ?
Tout à l’heure c’était bigre et fortiche




Tout à l’heure j’étais sur une péniche
J’étais au bar ; il y avait du poivre et du sel




La péniche défilait sur le canal de Bruxelles
J’aurais voulu commander un œuf poché




tandis que pérorait le commandant Pochet
somme toute, c’était très banal




qui connaissait tout sur le canal
très quelconque et très uniforme




superbe dans son uniforme
même pas un jeu d’rôles




voyez comme c’était drôle !
ça sentait bon dans la narine




lui dans sa veste bleu marine
c’était une simple scène




tandis qu’on voguait sur la Seine






Pour du hasard,




Ah ça, quel bazar !
Ça tombe plutôt bien




Ça tombe plutôt bien
On s’entend bien




On s’écout’ bien
On s’répond bien




On s’répond bien
C’est bien normal, puisqu’on se voit




C’est bien normal, puisqu’on se voit
En permanence




En permanence
On s’épie
On se dit
Tout




Tout
On parle en même temps




On parle en même temps
On dit la même chose en même temps




On dit la même chose en même temps
C’est l’effet canon !




C’est l’effet bombe !
Quand je te vois




Quand je te vois
Ça me fait un effet bœuf :




Ce que je vais dire, ce n’est pas vache :
Tu sais que t’es vraiment canon !




Tu sais que t’es vraiment canon !

Olivier



Fugue vélocyclopédique
Vélos tandem
Ma belle, regarde, il fait soleil !
Si nous enfourchions nos vélos ?




Si nous enfourchions notre tandem ?
Vélo, tandem, qu’importe




Que je sois derrière, que je sois devant qu’importe !

Je veux juste être avec toi


Je veux juste être auprès de toi
Nous flânerons au bord du canal


à la rencontre de ces sapajous de l’Oulipo

à la rencontre de ces canaillous de l’Oulipo


Saluer les canards au fil de l’eau
Oui et nous chanterons des airs immorals sans queue ni rime ni tête


Oui nous chanterons des airs salaces en poussant sur les pédales avec entrain
Nous prendrons le train ?
Oui pourquoi pas le train pour n’importe où ?


Oui pourquoi pas le train pour nulle part ?
Demain matin, nous nous éveillerons au bord du Rhin.
Pourquoi au bord du Rhin ?
J’aimerais tant voir Dublin.


T’aimerais tant voir Dublin.
Qu’importe à Dublin ou sur le Rhin !
Pourvu que l’on soit tous deux


Pourvu que l’on soit tous deux
Un p’tit verre de vin ou un morceau de pain
Un quignon de pain ou un p’tit verre de vin
Sur une terrasse au soleil


Sur une terrasse loin des crachins
Allons prenons notre tandem
Prenons nos vélos
Oui enfourchons nos vélos tandems


Oui enfourchons nos tandems vélos
Prenons notre tandem vélo


Prenons nos vélos tandem
vélotandem
loden


Charly L.

Bonjour chère Madame, il y a longtemps que nous ne nous sommes vues.




Bonjour je suis contente aussi de vous rencontrer
Demeurez-vous toujours à Bruxelles ?




Mais oui je demeure toujours à Bruxelles
Je me souviens bien de votre fils




Mon fils est un homme maintenant
il pratiquait beaucoup le sport je crois




Oui mais il a cessé le sport
Ma fille avait un petit penchant pour votre fils




Oh ! J’aurais aimé que votre fille et mon fils…
Pourquoi cela chère madame ?




Pourquoi mais chère madame vous comprenez …
Vous voulez dire qu’il est mal marié ?




Je dis qu’il est mal marié.
Est-il en instance de divorce ?




mais oui en instance de divorce.
Entre femmes et entre mères on est solidaires




Oui on est solidaires
Merci de conter la chose à votre fille
je vais conter la chose à ma fille
à bientôt ma pauvre amie




à bientôt ma bonne amie.

Marie-Claude

Le corbeau et le renard
Maitre Corbeau


sur un arbre perché
Maitre Corbeau
tenait en son bec


un fromage
tenait un fromage.


Maitre Renard
Maitre renard
par l’odeur alléché


lui tint à peu près
lui tint ce langage
ce langage.






Bonjour Monsieur du Corbeau
Bonjour Monsieur du Renard
Que vous êtes joli !




Que vous êtes jaloux !
Que vous me semblez beau !




Que vous semblez roublard
Sans mentir
Sans mentir
si votre ramage




si vos pourléchages
se rapporte à votre plumage




sont prémices à vos chapardages
vous êtes le Phoenix




vous êtes le Phœnix
des hôtes de ces bois
des voleurs de ce bois


A ces mots, le Corbeau
À ces mots, le Renard




ne se sent plus de joie
laisse percer sa joie




IL ouvre un large bec
à travers son regard


et voit tomber sa proie
et laisse choir sa proie.

Wana

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