Fugue à 2 - Mardi 02/11/2016 avec O. Salon
Fugue en langue parlée
Dialogue entre un homme
et son reflet dans le miroir
Moi, je te vois |
|
|
Moi, je te vois |
Je te dis que je te vois |
|
|
Je te dis aussi que je te vois
Et je vois aussi que tu me vois |
Et je vois aussi que tu me vois |
|
|
Facile ! |
Non, pas si facile que ça.
Parce que dès que j’ouvre la bouche, |
|
|
J’ouvre la bouche aussi |
Tu me suis. |
|
|
Non : tu me suis. |
Tu me suis. |
|
|
Tu me suis. |
… |
|
|
… |
Non, ça ne marche pas comme ça. |
|
|
Non, ça ne marche pas comme ça. |
Recommençons. |
|
|
Recommençons. |
Tu me suis. |
|
|
Je te suis. |
Ou bien… |
|
|
Ou bien… |
Je te suis. |
|
|
Tu me suis.
C’est déjà plus cohérent. |
C’est déjà plus cohérent.
Mais est-ce conforme à la réalité ? |
|
|
Mais est-ce conforme à la réalité ? |
La véritable question est : |
|
|
Où est la réalité ? Telle est la véritable question. |
Au fond,
|
|
|
Au fond, |
À chacun sa vérité |
|
|
À chacun sa vérité |
On croit toujours que |
|
|
On croit parfois que |
Tu répètes tout ce que je dis |
|
|
Tu répètes tout ce que je dis |
Ou que je répète tout ce que tu dis |
|
|
Ou que je répète tout ce que tu
dis
Mais en réalité |
Mais en réalité
J’ai mon libre-arbitre |
|
|
J’ai mon libre-arbitre |
Bref, |
|
|
Bref, |
Nous avons notre libre-arbitre |
|
|
Nous avons notre libre-arbitre |
Nous pouvons user de notre détachement |
|
|
Nous pouvons user de notre détachement |
Tiens, écoutez |
|
|
Tiens, écoutez |
Je vais commencer à dire tout |
|
|
Je vais commencer à dire tout |
ce qui me passe par la tête |
|
|
ce qui me passe par la tête |
On y va ? |
|
|
Allons-y ! |
Tout à l’heure j’étais au phare |
|
|
Tout à l’heure j’étais au phare |
Je voulais commander un far breton |
|
|
Je voulais commander un far breton |
… |
|
|
… |
Ben, ben, ben, tu as dit la même |
|
|
Ben, ben, ben, tu as dit la même |
chose que moi !!! |
|
|
chose que moi !!! |
Forcément ! |
|
|
Non, pas forcément ! |
Bon, pas forcément. |
|
|
Forcément. |
… |
|
|
… |
Recommençons. |
|
|
Recommençons. |
Chacun doit s’abstraire de l’autre. |
|
|
Chacun doit s’abstraire de l’autre. |
Allons-y ! |
|
|
On y va ? |
Tout à l’heure c’était bigre et fortiche |
|
|
Tout à l’heure j’étais sur une péniche |
J’étais au bar ; il y avait du poivre et du sel |
|
|
La péniche défilait sur le canal de Bruxelles |
J’aurais voulu commander un œuf poché |
|
|
tandis que pérorait le commandant Pochet |
somme toute, c’était très banal |
|
|
qui connaissait tout sur le canal |
très quelconque et très uniforme |
|
|
superbe dans son uniforme |
même pas un jeu d’rôles |
|
|
voyez comme c’était drôle ! |
ça sentait bon dans la narine |
|
|
lui dans sa veste bleu marine |
c’était une simple scène |
|
|
tandis qu’on voguait sur la Seine |
… |
|
|
… |
Pour du hasard, |
|
|
Ah ça, quel bazar ! |
Ça tombe plutôt bien |
|
|
Ça tombe plutôt bien |
On s’entend bien |
|
|
On s’écout’ bien |
On s’répond bien |
|
|
On s’répond bien |
C’est bien normal, puisqu’on se voit |
|
|
C’est bien normal, puisqu’on se voit |
En permanence |
|
|
En permanence
On s’épie |
On se dit
Tout |
|
|
Tout |
On parle en même temps |
|
|
On parle en même temps |
On dit la même chose en même temps |
|
|
On dit la même chose en même temps |
C’est l’effet canon ! |
|
|
C’est l’effet bombe ! |
Quand je te vois |
|
|
Quand je te vois |
Ça me fait un effet bœuf : |
|
|
Ce que je vais dire, ce n’est pas vache : |
Tu sais que t’es vraiment canon ! |
|
|
Tu sais que t’es vraiment canon ! |
Olivier
Fugue vélocyclopédique
Vélos tandem
Ma belle, regarde, il fait soleil !
Si nous enfourchions nos vélos ? |
|
|
|
Si nous enfourchions notre tandem ? |
|
Vélo, tandem, qu’importe |
|
|
|
|
|
Je veux juste
être avec toi
|
|
|
|
Je veux juste
être auprès de toi
|
|
Nous flânerons
au bord du canal
|
|
|
|
|
|
à
la rencontre de ces canaillous de l’Oulipo
|
|
|
|
Saluer les
canards au fil de l’eau
|
|
Oui et nous
chanterons des airs immorals sans queue ni rime ni tête
|
|
|
|
Oui nous
chanterons des airs salaces en poussant sur les pédales avec
entrain
|
|
Nous prendrons le
train ?
Oui pourquoi pas
le train pour n’importe où ?
|
|
|
|
Oui pourquoi pas
le train pour nulle part ?
Demain matin,
nous nous éveillerons au bord du Rhin.
|
|
Pourquoi au bord
du Rhin ?
J’aimerais tant
voir Dublin.
|
|
|
|
T’aimerais tant
voir Dublin.
Qu’importe à
Dublin ou sur le Rhin !
|
|
Pourvu que l’on
soit tous deux
|
|
|
|
Pourvu que l’on
soit tous deux
Un p’tit verre
de vin ou un morceau de pain
|
|
Un quignon de
pain ou un p’tit verre de vin
Sur une terrasse
au soleil
|
|
|
|
Sur une terrasse
loin des crachins
Allons prenons
notre tandem
|
|
Prenons nos vélos
Oui enfourchons
nos vélos tandems
|
|
|
|
Oui enfourchons
nos tandems vélos
|
|
Prenons notre
tandem vélo
|
|
|
|
Prenons nos vélos
tandem
vélotandem
|
|
loden
|
|
Charly L.
Bonjour chère Madame, il y a longtemps que nous ne nous sommes
vues.
|
|
|
Bonjour je suis contente aussi de vous rencontrer |
Demeurez-vous toujours à Bruxelles ? |
|
|
Mais oui je demeure toujours à Bruxelles |
Je me souviens bien de votre fils |
|
|
Mon fils est un homme maintenant |
il pratiquait beaucoup le sport je crois |
|
|
Oui mais il a cessé le sport |
Ma fille avait un petit penchant pour votre fils |
|
|
Oh ! J’aurais aimé que votre fille et mon fils… |
Pourquoi cela chère madame ? |
|
|
Pourquoi mais chère madame vous comprenez … |
Vous voulez dire qu’il est mal marié ? |
|
|
Je dis qu’il est mal marié. |
Est-il en instance de divorce ? |
|
|
mais oui en instance de divorce. |
Entre femmes et entre mères on est solidaires |
|
|
Oui on est solidaires
Merci de conter la chose à votre fille |
je vais conter la chose à ma fille
à bientôt ma pauvre amie |
|
|
à bientôt ma bonne amie. |
Marie-Claude
Le
corbeau et le renard
Wana
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire